Colloque OLVA "De l'observation à la coopération : méthodes et enjeux pour la vie associative locale"
> Le 17 octobre 2023 à la Fondation du Crédit Coopératif à Nanterre
> Le 17 octobre 2023 à la Fondation du Crédit Coopératif à Nanterre
Les objectifs de cet atelier étaient centrés sur la relation entre l’observation et le monde académique local et mieux appréhender les principes et enjeux de la recherche participative.
Nous n’avons pas posé une définition de recherche participative à priori, afin de laisser les interventions et les échanges avec la salle enrichir ce concept parfois “parapluie” tant pour les acteurs que pour les chercheurs. Ainsi, nous avons aussi souhaité avoir une diversité d’intervenants aux expériences diverses et regards pluriels sur le sujet de la coopération entre acteurs et chercheurs.
Présentation de l’expérimentation Territoires Zéro Chômeurs de longue Durée
Vous trouverez toutes les informations ici : https://www.tzcld.fr/
Questions de départ
Pourquoi le monde associatif a besoin de la recherche ? Pourquoi la recherche a besoin du monde associatif ?
Enjeux
Le TZCLD est une expérimentation financée par l’Etat et en attente de devenir une politique publique. Ainsi, le projet est l'obje d'évaluations proposées par l’Etat. L’intervenante souligne les questions d’évaluations des projets expérimentaux : pourquoi on évalue ? on évalue quoi et par quel moyen ?
Les difficultés rencontrées par le projet face aux évaluations sont liées aux différences d’échelle entre les expérimentations (ville) et l’échelle des politiques publiques (multi-échelles) ; la baisse de budget de l’Etat ; la multiplicité de récits créer par la recherche (le projet est souvent utilisé comme objet d’études par des chercheurs, sans forcément être en lien avec celui-ci).
Afin de répondre aux questions de départ, l’intervenante souligne le besoin de légitimer la “parole” du projet par le tiers extérieur qu'est la recherche. Par ces biais le TZCLD souhaite créer un observatoire, avec un AMI, en espérant que les questions qu’il se pose soit celles de la recherche.
Présentation du Mouvement associatif des Hauts de France :
Vous trouverez toutes les informations ici : https://lmahdf.org/
Présentation de la mission recherche et développement
Vous trouverez toutes les informations ici : https://lmahdf.org/mission-recherche-et-developpement/
L’émergence de la mission R&D
Selon Marine, l’émergence de la mission de R&D a été permise par une convergence d’opportunités : lauréat du dispositif expérimental Fonjep Recherche, a permis de cofinancer un poste à temps plein pour créer le programme Univasso ; sollicitation de FTAP (Fonds de transformation de l’action publique) pour la création d’une bibliothèque de partage des savoirs ; et réponse à un AMI (appel à manifestation d’intérêt) de recherche de l’IFMA (Institut Français du monde associatif) qui a débouché sur un partenariat structurant.
Ces trois financements ont permis de créer un poste à temps plein, de conduire une enquête sur les besoins de connaissance des associations auprès d’acteurs et actrices, de partenaires publics et d’universitaires, de définir des axes de recherche, de formaliser un plan d’action et de tisser des partenariats stratégiques (avec des universités). L’éligibilité aux financements de la recherche reste limitée et l’objectif n’est pas tant d’émarger sur ces financements ou ceux de la vie associative, mais plutôt de porter un plaidoyer en faveur de la création de nouvelles lignes de financements soutenant les capacités de R&D des associations qui le souhaitent. Les grandes ambitions du poste sont : favoriser les rencontres et les coopérations entre associations et recherche qui le souhaitent ; favoriser la circulation des savoirs existants sur le fait associatif ; susciter de nouvelles recherches sur des sujets orphelins et stratégiques ; et financer et accompagner des recherches participatives (éprouver des méthodes en plus de produire de la recherche).
Dans le cadre d’Univ’Asso Marine souligne plusieurs actions : des enquêtes ponctuelles avec des étudiantes en lien avec l’ORVA, l’Observatoire Régional de la Vie Associative, des rencontres portant sur les enjeux de coopérations associations-recherche, la production de ressources visant à l’appropriation des recherches, l’animation d’une bibliothèque numérique de partage des savoirs, l’organisation d’événement de discussion autour de recherche (Café recherche) et l’émergence et l’accompagnement de groupes de recherche participative (une expérimentation).
Enfin Marine souligne l’importance d’avoir une collègue en thèse Cifre (Conventions industrielles de formation par la recherche) au sein de structure car cela permet d’enrichir le réseau à partir de la problématisation des sujets et la constitution d’outils d’appropriation de la recherche.
Antoine initie ses propos par une contextualisation de la mise en place d’un observatoire de la vie associative menée en 2021/2022 avec l’accompagnement du RNMA. Il souligne que l’objectif principal de cet observatoire était de mieux connaître les associations du territoire, car il constate que le service avait toujours les mêmes associations présentes lors des formations ou des événements.
L’OLVA a donc permis de construire un panorama de vie associative locale, ensuite ces données ont été mobilisées pour la construction d’ateliers avec les associations sur trois enjeux principaux : la relation ville et associations ; bénévolat et gouvernance et communication. En outre, les résultats de l’OLVA ont été mobilisés lors d’une restitution publique. Antoine a souligné son étonnement sur la longévité des mandats de président et le genre des membres du bureau. Au niveau des jeunes, seulement 3% des associations sont dirigés par des moins de 25 ans.
Suite à la restitution et l’étonnement face aux résultats du profil des dirigeants associatifs, un partenariat avec l’Université de Saint Quentin s’est monté pour un chantier sur le renouvellement générationnel. Selon Antoine, ce partenariat permet de faire un focus cette problématique avec l’implication de l’université, de la ville de Versailles et des associations. Ainsi, la recherche devient « un prétexte » pour faire travailler ensemble plusieurs acteurs.
L’intervention de Christine était centrée sur la présentation des conditions principales pour la réussite de la coopération entre acteurs et chercheurs.
La première condition, selon Christine, est la rencontre avec des chercheurs avec qui la co-construction est possible. Autrement dit, il faudrait : i) explorer plus systématiquement les pôles de recherche en discernant leurs spécialités, leurs cursus et leurs « chaires », leurs protagonistes ; ii) prendre le temps de construire une interface d’intercompréhension (se rencontrer et se comprendre) ; iii) comprendre les contraintes de l’autre ( exigences de trouver des financements pour les chercheurs. Manque d’espace et de ressources pour les associations).
La deuxième condition serait d'ancrer la coopération dans les pratiques des acteurs et des chercheurs. Autrement dit, veiller sur la co-construction de l'ensemble du processus de recherche et assumer les itérations successives et les tâtonnements.
Christine conclut son intervention par une alerte autour de la complexité de la recherche, l’enjeu politique du déplacement des cadres et des usages : la recherche peut percuter les fondements de l’association, les rôles dominants dans la gouvernance ou dans les équipes.
Quelques idées fortes ressorties des échanges :
La difficulté d'harmoniser le temps des projets avec celui de la recherche. Le groupe a souligné l'importance du questionnement pour avancer, plus que la réponse elle-même.
L'importance de faire évoluer les pratiques plutôt que de se concentrer uniquement sur un cadre théorique. Il est également question de soutenir la visibilité des chercheurs engagés dans des projets concrets.
L'importance pour les projets associatifs de rejoindre les intérêts de recherche des chercheurs. Des exemples sont donnés de collaborations réussies entre associations et universités. La discussion souligne le besoin d'outiller les associations pour convaincre les chercheurs de s'engager dans leurs projets.
Pouvoir se faire confiance mutuellement et mieux se connaître mutuellement
Recherche ancrée dans la pratique des acteurs et la recherche pour soutenir les associations engagées
Plaidoyer pour créer des postes de recherche pour les associations